Les Ormes sont des arbres hauts. L'Orme champêtre (Ulmus campestris) atteint 30 m de haut, certaines espèces vont de 40 à 50 m. Ce sont d'importantes essences ligneuses d'Europe, aujourd'hui sur le déclin.
C'était pourtant des arbres de très longue longévité : bi ou tri-centenaire, raison pour laquelle Sully préconisa, dit-on, leur plantation. On reconnait l'arbre à son port spécifique en forme de fontaine ou de parapluie, à son écorce grise profondément fissurée et à ses feuilles alternes, asymétriques et nues. Les fruits de l'Orme se nomment des "samares", ils ont des ailes membraneuses qui mûrissent en mai.
C'était autrefois une essence ligneuse de la plus haute importance, fournissant à l'ébénisterie un bois de placage de grande valeur grâce à sa texture caractéristique (la loupe d'Orme était réservée aux très beaux meubles). On trouve l'Orme lisse en peuplements mixtes avec le Chêne, l'Aulne et le Peuplier noir. Les Ormes coexistèrent pendant des millénaires avec des hôtes indésirables, des coléoptères, et ils se protégeaient toujours contre les invasions des champignons parasites qui propageaient la maladie hollandaise de l'orme (Ceratocystis ulmi) que les coléoptères transmettaient aux tissus conducteurs des ormes.
Durant les dix premières années du XX° siècle on a vu déferler la première grande vague de maladie des Ormes, la graphiose, provoquée par ces champignons. Enrayée partiellement, une deuxième vague survint entre les années 60 et 80 et provoqua des catastrophes. En 1975, quelques pays ont été amenés à constater le dépérissement de 98% de l'ensemble de leurs Ormes lisses (la population d'ormes à Paris est passée de 30.000 à 1.000 en 25 ans).
La graphiose sévit d'abord dans les plaines puis, plus tard, elle atteignit même des peuplements montagneux. Elle frappait non seulement l'orme lisse, mais aussi d'autres espèces d'ormes.